Pollution de l’air : l’État de nouveau condamné par le Conseil d’État, qui lui inflige une amende record de 20 millions d’euros. La situation s’est certes améliorée, mais pas suffisamment, estime le juge administratif, qui rappelle que ces seuils devraient être respectés depuis 2010. Des dépassements des valeurs limites en dioxyde d’azote (NO2) et particules fines (PM), toxiques émis principalement par le trafic routier, sont toujours constatés dans les principales agglomérations. Le Monde Publié le 17 octobre 2022

La pollution a contribué à la mort d’une fillette à Londres en 2013, selon la justice britannique. La justice britannique a pour la première fois reconnu ce mercredi 16 décembre le rôle de la pollution de l’air dans un décès, estimant dans une décision très attendue qu’elle avait constitué «une contribution matérielle» dans la mort d’une fillette de neuf ans à Londres. «Ma conclusion est que la pollution de l’air a constitué une contribution matérielle dans la mort d’Ella», a déclaré le médecin légiste Le Monde Publié le 17 octobre 2022 et Le Figaro International Publié le 16 décembre 2020

Trafics

Au fur et à mesure de l’aménagement en voie express de la RN88 entre Toulouse et Lyon, le trafic ne cesse d’augmenter. Depuis 2014, il est passé sur la rocade de 36 000 véh/jour à 58 700 en 2020 (dont 3900 poids-lourds). Cela correspond à une augmentation du trafic de 63% en 6 ans. Le graphe ci-dessous élaboré à partir des chiffres de la DREAL Occitanie, illustre cette croissance qui nous conduit vers la saturation de la rocade, comme prédit lors de la concertation de 2001, par les techniciens de la l’État (Dossier de Voirie de l’Agglomération Albigeoise).

Avec une démographie stagnante depuis plus de 20 ans, cette croissance du trafic ne être due qu’au développement de l’activité A68 <=> Séverac-le-Château.

Évolution du trafic sur la rocade d’Albi (chiffres DREAL Occitanie)

Une 2×2 voies comme la rocade commence à saturer à partir de 65 000 véh/jour et doit impérativement être élargie en 2×3 voies. Mais, au regard de sa configuration, il est impossible d’élargir la rocade qui jouxte déjà les habitations des quartiers riverains et de la colline.

Pollutions

Lors de l’installation des capteurs de pollution en 1998, il est apparu que les taux de pollutions pouvaient atteindre des pics fréquents au niveau du Stadium et du Lude. Très rapidement ces capteurs ont été supprimés pour ne garder que le capteur du Square Delmas (centre ville piéton) et un capteur mobile, lui aussi supprimé en 2015. Ainsi, il est possible d’afficher une bonne qualité de l’air, alors que les normes européennes imposent que la pollution dans la bande des 200 mètres jouxtant une voie rapide soit mesurée. Albi n’est donc pas en règle sur ce point et les valeurs annoncées à la population sont fausses.

Toutefois, l ‘aménagement de la RN88 à Lescure (extrémité Nord de la rocade) a conduit à une enquête d’utilité Publique en 2019. A cette occasion, les pouvoirs publics ont été obligés de réaliser des mesures de la qualité de l’air entre l’Arquipeyre et l’Hermet. Le dossier d’enquête est public et nous avons pu recueillir les valeurs relevées, dont l’Autorité Environnementale à indiqué qu’elles sont très supérieures aux normes règlementaires et que les services de l’État n’ont pas le droit de les moyenner à l’année (car le moyennement minimise les pics d’exposition des populations).

Le graphe ci-dessous reprends les valeurs extraites de ce document d’enquête. Les traits pointillés rouge et bleu indiquent respectivement la norme réglementaire européennes pour les oxydes d’azotes (NOx) et les particules fine (PM), polluants issus du trafic automobile.

On observe ainsi sur ces relevés qu’à Lescure, pour un trafic de 30 000 véh/j, l’exposition des riverains est supérieure de 2 à 4 fois les normes règlementaires. Qu’en serait-il donc sur la rocade qui supporte plus de 58 000 véh/j ? La population doit exiger la réinstallation des capteurs afin que la qualité de l’air affichée à Albi soit conforme à la réalité.