Pourquoi le contournement d’Albi ?

Un peu d’histoire. En 1993, la RN88 a été classée Grande Liaison d’Aménagement du Territoire avec pour conséquence sa mise aux normes autoroutières. Dès cette époque, l’État a contacté les collectivités locales afin d’étudier les contournements d’agglomération. Albi a été une des premières agglomérations sollicitées et en 2001, le Ministère a validé le choix albigeois de contourner Albi par le NO. Dans la foulée, il a financé les études de faisabilité et depuis 2007, l’État attend que les collectivités locales demandent l’inscription du Contournement NO d’Albi au Contrat de Plan (CPER) pour avancer vers l’Enquête d’Utilité Publique.

Pendant ce temps, l’autoroute Toulouse-Lyon avance : sur Mende et Le Puy en Velay où les contournements étaient techniquement très difficiles et donc non envisagés par l’État, les collectivités locales ont longuement bataillé afin d’obtenir leur contournement. Aujourd’hui, d’Yssingeaux à Carmaux, toutes les villes, villages et hameaux ont été ou sont en train d’être contournés. Ces villes montrent que ce sont bien les élus qui font avancer les choses. D’ici 5 à 6 ans, l’autoroute Toulouse-Lyon déversera son trafic sur la rocade d’Albi.

Nos élus, trop préoccupés par leur carrière politique ou des spéculations foncières, ont miné le dossier du contournement d’Albi. Alors qu’en 2000, tout laissait penser qu’après Carmaux, le contournement d’Albi assurerait rapidement la continuité autoroutière vers Rodez et Lyon, nous constatons après 20 ans de stratégies politiciennes douteuses, qu’Albi est le mauvais élève de la RN88. Il y a 20 ans nous étions en avance, et aujourd’hui nous sommes les derniers.

La démocratie piétinée. Pour le contournement d’Albi, l’État avait organisé en 2000 une grande concertation de 8 mois à laquelle ont participé les sénateurs, députés, élus régionaux, départementaux, municipaux, les chambres consulaires et 23 associations. Les avantages et inconvénients de chaque fuseau ont été expliqués en détail. C’est ainsi que les associations, comme les collectivités locales, mettant en avant la défense du cadre de vie des albigeois, ont validé le principe du contournement NO qui est toujours inscrit au Schéma Directeur des Routes. Aujourd’hui après Sivens, comment imaginer que les élus Tarnais actuels renient le choix en faveur des exigences sociétales déjà exprimées à l’époque ?

Question de santé publique. La rocade passe au cœur de la cuvette albigeoise, où vivent les habitants d’Albi, Saint Juéry, Lescure, Arthès, le Séquestre,… La qualité de l’air à Albi est mauvaise, et en particulier très mauvaise le long de la rocade (reconnu par ATMO et l’ARS). Une publication de l’ARS (2018) précise que les taux de cancer du poumon y sont supérieurs aux moyennes régionale et nationale. Si le corps médical a largement souligné l’impact des pollutions automobiles sur la santé humaine, l’évènement de la COVID-19 lui a permis de rappeler que les populations exposées à ces pollutions ont un risque accru de complications respiratoires. Comment imaginer que nos élus tergiversent encore aujourd’hui autour du dossier du contournement ? Rappelons que le Grenelle de l’Environnement refuse les traversées d’agglomération et n’en tolère que les contournements .

Pour finir, la faisabilité du contournement NO d’Albi n’a jamais été mise en cause. Dans le cas contraire, comment imaginer que l’État l’ait inscrit au Schéma Directeur des Routes ? Encore en 2021, le cabinet du Ministre Djebbari précisait « le contournement NO d’Albi reste la solution à moyen terme  » . Actuellement, le futur Contrat de Plan État-Région (CPER) est en cours de négociation. Encore une fois, les collectivités locales (communauté d’agglomération et département) sont absents pour demander la réalisation du contournement NO d’Albi. Comme elles l’ont fait par le passé, les associations de défense du cadre de vie des albigeois et de la santé de leurs protégés, sauront agir, auprès de L’État et de la région s’il le faut, pour faire prévaloir l’intérêt général contre les stratégies politiciennes.

En vous souhaitant une bonne lecture,

Le bureau de FOPA